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« La fête, pour moi, ce n’est pas juste un gin tonic après un resto. C’est danser toute la nuit, sans contrainte, sans regarder l’heure. C’est disjoncter la “phase parentalité” de mon tableau électrique ! Ça fait partie de mon équilibre de vie. » Laure (le prénom a été modifié), 36 ans, vit à Lyon, où elle est conseillère conjugale et familiale le jour, et passionnée d’électro et de techno la nuit. Sa maternité – elle a trois enfants de 10, 6 et 3 ans – n’a pas entamé son amour pour la piste de danse, ses rencontres insolites et son champ des possibles.
Mais pas question de prendre le relais de la baby-sitter au petit matin et de cuver sa gueule de bois auprès de sa progéniture. Une règle douloureusement apprise il y a deux ans. De retour d’une soirée arrosée, elle et son mari relèvent la baby-sitter et s’effondrent dans un sommeil éthylique. Au petit matin, leur benjamin, 1 an et demi à l’époque, se réveille de bonne heure pour solliciter son biberon. Quelques instants plus tard, le voilà avec le biberon vide dans une main et une plaquette d’Atarax dans l’autre, une marque de morsure bien visible sur les comprimés anxiolytiques, pourtant rangés dans la trousse de toilette.
Paniqués, les parents appellent le centre antipoison, qui les oriente vers les urgences pédiatriques pour une observation de douze heures. Ils sortiront en fin de journée, sonnés, avec leur fils sain et sauf, sans trace de médicament ingéré. « Ce moment a été l’électrochoc, se souvient Laure. Ce soir-là, quand j’ai enchaîné les verres, je n’ai pensé qu’à moi, pas à mon fils ni au lendemain. C’est une faute parentale qui aurait pu être dramatique. C’était la première et surtout la dernière fois. » Pendant un temps, le couple a arrêté de sortir. Puis il a fait en sorte que la fête ne déborde pas sur la famille. Laure résume : « Soit les enfants sont gardés jusqu’au lendemain soir, ou mieux, le surlendemain, soit on se divise – l’un sort quand l’autre reste pour assurer avec les enfants. Mais on est une équipe parentale comme une équipe de “teuf”, on se sépare très rarement. »
La fête, ciment du couple parental ? Pour Constance (qui n’a pas souhaité donner son nom), mère de trois enfants de 12, 9 et 7 ans vivant à Marseille, ces épopées nocturnes ont longtemps été des respirations qu’elle jugeait indispensables pour elle-même et pour son couple. « J’ai eu un grand besoin d’évasion par la fête, surtout quand les enfants étaient petits, raconte-t-elle. C’était un moyen de couper du quotidien, avec mon mari, de danser, de chanter, de rigoler, bref d’être autre chose ensemble que parents. J’avais alors tendance à tout lâcher, peut-être un peu trop. » Aujourd’hui, les exigences de la petite enfance se sont estompées, et le rythme de ses sorties s’est équilibré avec la vie de famille. Le week-end, celle qui a aujourd’hui 38 ans prend désormais un grand plaisir à partager des activités à cinq.
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